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Le bonsaï victime de son succès dans le monde

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LETTRE DE TOKYO Un bonsaï de 800 ans lors d’une exposition de bonsaï et de suiseki au temple Kiyomizu-dera à Kyoto (Japon), le 24 novembre 2023. ZHANG XIAOYU / XINHUA VIA AFP L’art japonais du bonsaï suscite un intérêt grandissant. Ces arbres miniatures sculptés au fil du temps par le jeu des coupes et du modelage des branches par des artisans au savoir-faire pluriséculaire connaissent un succès mondial, au point d’être devenus les cibles de vols, dont la répétition inquiète les artisans comme les autorités nippones. « Ces derniers temps, tout le monde ne parle que de vols dans le secteur. C’est insupportable », se désole, auprès de l’agence Kyodo, Tatsuharu Takeshita, de la maison de bonsaïs Koyo-en, à Inazawa (centre). L’artisan a perdu quinze bonsaïs au cours de deux vols. Opérant au cœur de la nuit, les voleurs ont percé l’enceinte de protection. Certaines des pièces disparues appartenaient à des clients de Koyo-en, qui avaient laissé les bonsaïs en dépôt pour entretien. Le 8 mai, trente-trois bonsaïs d’une valeur totale de 18,8 millions de yens (110 200 euros) ont été dérobés chez Gasho-en. « Je suis tellement en colère que je suis prêt à frapper les voleurs s’ils reviennent ici. Mais, surtout, je veux que les arbres reviennent sains et saufs, car le bonsaï est une œuvre d’art qui prend un temps infini à réaliser », a réagi Yusei Sasaki, patron de troisième génération de la maison, installée à Mifune, dans le sud-ouest du Japon, et qui cultive près de cinq cents arbres miniatures. Des ventes dopées par la pandémie L’Association japonaise des cultivateurs de bonsaïs a décompté vingt-cinq vols dans onze départements, depuis février 2023. L’un de ces arbres miniatures dérobés valait, à lui seul, plus de 3 millions de yens. La tradition du bonsaï est apparue au Japon, à la période Heian (794-1185). Elle était une évolution de l’art chinois du penjing, importé à la cour nippone et dont l’idée est de recréer, pour le contempler, un paysage naturel miniature. Dans les premiers temps, l’art est resté l’apanage de l’aristocratie. La pratique s’est peu à peu répandue au sein des autres couches de la société. Le bouddhisme zen lui a donné une orientation particulière, plus épurée. Recherchant la beauté dans l’austérité, les moines zen ont développé un style fondé sur l’idée de faire d’un arbre unique une représentation de l’Univers. A l’époque d’Edo (1603-1868), le travail des samouraïs se raréfiant dans un archipel en paix, certains complétaient leurs revenus en cultivant des bonsaïs. Le plaisir vient de ce que l’arbre évolue continuellement. Lire aussi | « Sakura », le temps des cerisiers en fleur Ajouter à vos sélections Comme tous les arts, le bonsaï, qui se divise en deux catégories – les conifères et les décidues (qui perdent leurs feuilles une partie de l’année) –, a ses écoles, ses styles et ses chefs-d’œuvre. Kunio Kobayashi, fondateur du Musée Shunkaen, à Tokyo, et l’un des plus grands artistes du bonsaï, entretient un arbre miniature vieux de huit cents ans. Il vous reste 45.92% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

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Author : News7

Publish date : 2024-05-30 14:30:55

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