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histoire d’une plante qui fascine

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En cet âge d’angoisse climatique et de partis pris rigides, il est un végétal que les hommes d’aujourd’hui gagneraient à cultiver davantage, dans tous les sens du terme : le bambou. A la fois fort et flexible, combinant droiture et simplicité, il est doté de mille vertus écologiques. Sait-on qu’une forêt de bambous est capable de régénérer des sols pollués ? Que les rhizomes du bambou retiennent l’eau dans l’humus qu’ils constituent en se décomposant – il résiste ainsi au feu et peut prévenir inondations et glissements de terrain ? Que sa résistance au poids dépasse celle du bois, du béton ou de la brique, et à la traction celle de l’acier ordinaire – d’où son surnom d’« acier vert » ? Dans Révolution bambou (Editions des Equateurs), Jeanne Pham Tran l’étudie dans toutes ses dimensions – son bilan carbone, particulièrement enviable, mais aussi ses multiples usages symboliques ou utilitaires à travers les sociétés, notamment asiatiques –, l’Europe étant le seul continent dépourvu d’espèces de bambous natives de son territoire. Autrefois omniprésent, il a cependant été marginalisé dans l’Asie en forte croissance au profit du béton, du verre et du plastique, avant sa réappropriation par des artisans ou des architectes venus souvent d’Occident dans un fascinant jeu de miroirs. Place dans la peinture Asio-descendante – la grand-mère paternelle de Jeanne Pham Tran est sino-vietnamienne –, diplômée de chinois, le thème lui tenait à cœur : l’autrice, du temps où elle était éditrice aux Editions des Equateurs, a longtemps cherché un connaisseur capable de rédiger un livre sur cette plante qui la fascine, comme elle l’avait fait pour deux autres « phénomènes » écologiques : la coquille Saint-Jacques (La Coquille Saint-Jacques. Sentinelle des océans, par Laurent Chauvaud, Editions des Equateurs, 2019) et les algues (La Révolution des algues, de Vincent Doumeizel, Equateurs, 2022). S’il avait d’abord été question d’un ouvrage collectif, son patron, l’éditeur Olivier Frébourg, l’encouragea finalement à l’écrire elle-même. C’est son deuxième livre, après le roman De rage et de lumière (Mercure de France, 2023, 19,50 euros). Devenue depuis la pandémie éditrice free-lance, ayant déménagé à Bangkok, en Thaïlande, elle s’est attelée à la tâche depuis l’Asie du Sud-Est, en suivant d’abord un cours de construction en bambou à l’école Bamboo U de Bali – la dernière itération d’une famille d’Américains, les Hardy, arrivés à Bali dans les années 1970, et qui ont réintroduit ce matériau avec lequel sont conçus certains des hôtels les plus cotés de l’île indonésienne. Elle est la seule à ne pas être architecte. Si cette discipline a largement réinvesti le bambou – plusieurs livres s’y consacrent –, le végétal n’a jamais fait l’objet, jusqu’ici, d’un ouvrage aussi pertinent et inventif dans la manière de cerner le sujet. Il vous reste 13.96% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

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Author : News7

Publish date : 2024-06-07 20:58:29

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