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En Asie, les tensions entre les deux Corées inquiètent davantage que la guerre en Ukraine

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Un ballon vraisemblablement envoyé par la Corée du Nord, dans une rizière à Incheon, en Corée du Sud, le lundi 10 juin 2024. IM SUN-SUK/YONHAP VIA AP Vue d’Asie, la guerre en Ukraine, qui obsède les Européens et figurera au menu du sommet du G7 qui se tiendra du 13 au 15 juin en Italie, fait figure de tragédie périphérique. Deux autres foyers de tension ont dominé le Shangri-La Dialogue, cette grand-messe annuelle des milieux de la défense de l’Indo-Pacifique qui a eu lieu à Singapour, du 31 mai au 2 juin : Taïwan, mais surtout, de façon plus inattendue pour un observateur européen, la péninsule coréenne. Et ce, malgré la présence surprise à Singapour du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, accueilli en guest-star par les organisateurs de l’International Institute for Strategic Studies. Ce décentrage des regards s’est illustré de façon particulièrement emblématique lors de l’intervention du ministre des armées, Sébastien Lecornu, à la tribune du Shangri-La Dialogue, le 1er juin. Invité à s’exprimer aux côtés de son homologue sud-coréen, Shin Won-sik, lors d’une session dont le thème était la « gestion de crise dans un contexte de compétition », le ministre français n’a eu à répondre qu’à une ou deux questions de l’auditoire, principalement composé d’officiels et de chercheurs spécialisés. A l’inverse, c’est une longue série d’interrogations qui ont assailli le ministre de la défense sud-coréen assis à ses côtés. Ce regain d’inquiétude est lié à différents facteurs. Tout d’abord, l’agressivité de plus en plus décomplexée envers Séoul de la part de Pyongyang, qui a inscrit son statut d’Etat nucléaire dans sa Constitution, fin 2023. Cette agressivité passe par des tirs de missiles de plus en plus perfectionnés – notamment hypersoniques – et, depuis peu, par des lancers de ballons chargés d’immondices. Il y a ensuite le rapprochement de plus en plus ostensible entre le régime nord-coréen et la Russie, amorcé mi-2023 – notamment avec la fourniture d’obus d’artillerie de Pyongyang à Moscou. « On entend de plus en plus souvent, en Asie, que la situation sur la péninsule coréenne est en réalité plus dangereuse que celle autour du détroit de Taïwan », confirme Mathieu Duchâtel, directeur du programme Asie à l’Institut Montaigne. Bascule économique de la Corée du Sud Face à cette nouvelle équation, dans laquelle le rôle de la Chine demeure ambigu, Séoul a donc amorcé un pivot à la fois économique et militaire. Alors que la Corée du Sud est en principe protégée par le « parapluie nucléaire » américain, Séoul a décidé, depuis le tournant des années 2020, d’investir dans la modernisation de sa défense antimissiles, afin de s’acheter une forme d’autonomie de riposte en cas de crise. De même, alors que Séoul est en principe signataire du traité de non-prolifération nucléaire, une proportion de plus en plus importante de l’opinion sud-coréenne plaide pour en sortir et s’équiper d’un arsenal capable de rivaliser avec celui de la Corée du Nord. Il vous reste 48.73% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

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Author : News7

Publish date : 2024-06-12 14:29:49

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