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Au Bangladesh, au moins cent cinq morts dans les manifestations, un couvre-feu a été instauré

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Des manifestants contre les quotas se heurtent à la police, à Dacca, le 18 juillet 2024. – / AFP Après plusieurs jours de troubles meurtriers entre forces de l’ordre et étudiants dans tout le pays, les autorités du Bangladesh ont interdit, vendredi 19 juillet, toute nouvelle manifestation à Dacca, la capitale. Un couvre-feu a été instauré et l’armée déployée pour maintenir l’ordre en ce 19e jour de contestation. « Le gouvernement a décidé d’imposer un couvre-feu et de déployer l’armée », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) le bureau de la première ministre bangladaise, Sheikh Hasina. Au fil de la semaine, les manifestations, qui ont commencé au début de juillet pour exiger la fin d’un système de quotas pour les embauches dans la fonction publique, ont dégénéré en heurts violents. Au moins cent cinq personnes sont mortes, selon un décompte de l’AFP se fondant sur les chiffres donnés par des hôpitaux du pays. Le haut-commissaire de l’ONU pour les droits de l’homme, Volker Türk, a condamné la répression, critiquant des attaques « particulièrement choquantes et inacceptables » contre les manifestants étudiants. Vendredi à l’aube, les rues animées de Dacca étaient désertes mais portaient les stigmates des violences : bâtiments gouvernementaux incendiés la veille, véhicules brûlés, briques jetées sur les routes… Internet restait coupé. Dans la matinée, de nouvelles confrontations ont éclaté dans la capitale. Des centaines d’étudiants ont bloqué des routes dans le quartier commercial huppé Banani, a constaté un correspondant de l’AFP. Selon des témoins, la police a tiré des grenades lacrymogènes à plusieurs endroits de cette mégapole de vingt millions d’habitants. Une prison prise d’assaut Plus tard dans la journée, des manifestants ont pris d’assaut une prison dans le district de Narsingdi, dans le centre du Bangladesh, et libéré « des centaines » de détenus, a annoncé un agent de police. « Les détenus ont fui la prison et les manifestants ont mis le feu » au bâtiment, a déclaré à l’AFP un policier s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. « Je ne connais pas le nombre de détenus, mais ce serait des centaines », a-t-il ajouté. Moushumi Sarker, un haut responsable gouvernemental dans ce district, a confirmé à l’AFP l’intrusion dans la prison, sans donner d’autres détails. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Au Bangladesh, la fronde des étudiants contre les quotas dans l’accès à la fonction publique Ajouter à vos sélections La police a « interdit tous les rassemblements, les processions et les réunions publiques à Dacca » vendredi, a déclaré à l’AFP Habibur Rahman, le chef de la police de la ville, « pour assurer la sécurité publique ». La police a également affirmé avoir arrêté l’un des principaux responsables de l’opposition à Dacca, Ruhul Kabir Rizvi Ahmed, porte-parole et secrétaire général adjoint du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), sans donner de détails sur les raisons de son arrestation. Dans un communiqué publié la veille, elle avait accusé « des mécréants » d’avoir « incendié, vandalisé et mené des activités destructrices » contre des bâtiments officiels, dont celui de la télévision d’Etat BTV, après une coupure « quasi totale » d’Internet dans tout le pays. Des manifestants s’affrontent avec la police, à Dacca, le 18 juillet 2024. Des manifestants s’affrontent avec la police, à Dacca, le 18 juillet 2024. – / AFP « Une centaine de policiers ont été blessés lors des affrontements » de jeudi et une « cinquantaine de postes de police incendiés » a déclaré à l’AFP Faruk Hossain, porte-parole de la police de Dacca. Si ces actions destructrices se poursuivent, on sera « obligés de faire un usage maximal de la loi », a mis en garde la police. Cette dernière est à l’origine de plus des deux tiers des décès recensés, selon des informations obtenues par l’AFP auprès de sources hospitalières. Plus de sept cents personnes ont été blessées jeudi au cours de violents heurts entre la police et les manifestants, dont cent quatre policiers et trente journalistes, selon la chaîne privée Independent Television, qui a affirmé que vingt-six des soixante-quatre districts du pays avaient fait état d’affrontements. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Au Bangladesh, la fronde des étudiants contre les quotas dans l’accès à la fonction publique Ajouter à vos sélections Fermeture des écoles Les manifestations – quasi quotidiennes depuis le début de juillet – visent à obtenir la fin des quotas d’embauche dans la fonction publique qui réservent plus de la moitié des postes à des groupes spécifiques, notamment aux enfants des vétérans de la guerre de libération du pays contre le Pakistan, en 1971. Le Monde Application La Matinale du Monde Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer Télécharger l’application Les étudiants exigent un recrutement fondé sur le mérite, estimant que ce système favorise les enfants des partisans de la première ministre, Sheikh Hasina, qui gouverne le pays depuis 2009 et est accusée par les opposants de vouloir éradiquer toute dissidence pour asseoir davantage son pouvoir. Les manifestations sont montées en puissance au fil des jours et des affrontements ont éclaté dans plusieurs villes du Bangladesh alors que la police antiémeute chargeait les étudiants qui avaient dressé des barrages sur des axes routiers. Cette semaine, les autorités ont ordonné la fermeture des écoles et des universités pour une durée indéterminée en raison de la détérioration de la situation. Les manifestants « protestent contre le caractère répressif de l’Etat », a expliqué à l’AFP Mubashar Hasan, un expert de ce pays à l’université d’Oslo. Ils « remettent en question le leadership de Hasina, l’accusant de s’accrocher au pouvoir par la force ». « C’est l’éruption du mécontentement latent des jeunes qui s’est construit au fil des ans, en raison de la privation de leurs droits économiques et politiques », a abondé Ali Riaz, professeur de politique à l’université d’Etat de l’Illinois. « Les quotas d’emploi sont devenus le symbole d’un système qui est truqué », ajoute-t-il. « Nous exigeons d’abord que la première ministre nous présente ses excuses », a déclaré à l’AFP Bidisha Rimjhim, une manifestante de 18 ans. « Il faut que justice soit rendue pour nos frères tués. » Internet reste coupé dans le pays, selon l’organisation de défense du réseau Netblocks, établie à Londres. « Les perturbations empêchent les familles de se contacter et étouffent les efforts visant à documenter les violations des droits humains », a écrit l’organisation dans un message sur les réseaux sociaux. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Au Bangladesh, la première ministre a fait sombrer son pays dans l’autoritarisme Ajouter à vos sélections Le Monde avec AFP Réutiliser ce contenu

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Author : News7

Publish date : 2024-07-20 13:07:56

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