La présidente des Insoumis à l’Assemblée explique avancer «avec sérieux et méthode» sur l’équipe gouvernementale que proposera le NFP, tout en affirmant qu’aucun nom ne serait transmis ce mardi 23 juillet comme le réclamaient les socialistes. De son côté, l’ancien insoumis François Ruffin déplore la fin d’une «fenêtre d’opportunité».
«Nous aspirons toujours à gouverner ce pays.» Invitée au micro de France Inter ce mardi 23 juillet, la députée insoumise Mathilde Panot a tenu à réaffirmer l’ambition de l’alliance de gauche à accoucher «au plus vite» du nom d’un Premier ministre. Et ce alors que les discussions semblent s’enliser depuis le second tour des élections législatives entre les quatre composantes du Nouveau Front populaire – à savoir les insoumis, le PS, les Verts et les communistes.
«Les discussions ont effectivement repris suite à la victoire que nous avons eue à l’Assemblée nationale. Pas à pas, nous avançons dans les discussions avec nos partenaires», a-t-elle poursuivi, en faisant référence à la position majoritaire de la gauche au bureau de l’Assemblée, son instance dirigeante, où les différents partis du Nouveau Front populaire détiennent douze sièges sur vingt-quatre. «J’ose espère que nous parviendrons extrêmement vite à nous mettre d’accord», ajoute la députée proche de Jean-Luc Mélenchon, tout en préférant «ne pas donner de date».
Et la chef de file des Insoumis au Palais Bourbon de fustiger les déclarations «sur tous les plateaux» de certains membres de la coalition de gauche qui communiquent «des dates et ne savent pas s’ils peuvent les tenir». Dans un communiqué publié vendredi 19 juillet, les socialistes avaient en effet réclamé un vote avant mardi 23 juillet des députés des quatre groupes de la coalition pour désigner le candidat de la gauche pour Matignon. «Le temps presse. L’impatience citoyenne légitimement monte. L’urgence sociale nous oblige», avait alors écrit le parti à la rose. «Je crois que, comme d’autres, ils se sont avancés sur des dates qui ne peuvent pas être tenues pour l’instant», rétorque Mathilde Panot.
Au cours de cette interview, la députée insoumise a par ailleurs annoncé que son parti avait déposé ce mardi une proposition de loi visant à abolir la retraite à 64 ans. «L’ensemble des députés devra prendre ses responsabilités devant ce vote», a-t-elle ajouté, tout en fustigeant «qu’elle avait été imposée de force par 49.3».
Au contraire, pour Ruffin, «c’est trop tard» pour la gauche pour Matignon
De son côté, l’ancien député insoumis François Ruffin a jugé ce mardi, sur le plateau de France 2, que le Nouveau Front populaire avait au contraire laissé passer «la fenêtre d’opportunité» pour gouverner. «C’est trop tard, vous savez, la politique, c’est se saisir du kairos du moment. On avait une fenêtre d’opportunité qui nous était ouverte, on pouvait se glisser à l’intérieur pour dire voilà, peut-être qu’on ne fera pas tout, mais il y a des choses qu’on peut faire», a-t-il déploré, en espérant que cette fenêtre puisse se «réouvrir à la rentrée».
Avec «leurs petits calculs cyniques» et «leurs petits intérêts particuliers», les partis de gauche ont réussi à «décourager» la présidente de la Réunion Huguette Bello et l’économiste Laurence Tubiana de postuler pour Matignon mais «le pire c’est qu’ils désespèrent les gens», a-t-il ajouté à propos de leur incapacité à proposer un Premier ministre. Quant à la trêve politique pendant les JO évoquée lundi par Emmanuel Macron, «elle a lieu de fait, parce qu’il n’y a pas de combattants, parce que les officiers ont déserté et ont choisi de ne pas mener quand même ce qui pour moi aurait été une belle bataille, c’est-à-dire arracher, gratter quelque chose avant l’ouverture des jeux olympiques», a-t-il aussi regretté.
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Publish date : 2024-07-23 08:06:00
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Author : Front Populaire
Publish date : 2024-07-23 10:35:32
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