Le récif de Scarborough, au large des Philippines, en février 2024. JAM STA ROSA / AFP La Chine a annoncé mener, mercredi 7 août, un exercice militaire en mer de Chine méridionale près du récif de Scarborough (), un îlot contrôlé par Pékin mais revendiqué par Manille, sur fond de tensions bilatérales récurrentes. En 2012, la Chine avait repris à Manille ce récif. Depuis, elle y a déployé des navires qui, selon les Philippines, harcèlent leur flotte et leurs pêcheurs qui tentent d’accéder à cette zone. Les manœuvres chinoises interviennent au moment où les Philippines ont lancé mercredi deux jours d’exercices maritimes et aériens conjoints avec les Etats-Unis, le Canada et l’Australie. La Chine « mène une patrouille de combat conjointe dans l’espace maritime et aérien près de l’île de Huangyan [le nom en chinois du récif de Scarborough] » a précisé mercredi, dans un communiqué, l’armée chinoise. L’opération vise à « tester les capacités de reconnaissance et d’alerte précoce, de manœuvre rapide et de frappe conjointe de ses troupes », a-t-elle précisé. « Toutes les activités militaires qui perturbent la situation en mer de Chine méridionale créent des points de tension et compromettent la paix et la stabilité régionales qui sont sous contrôle », a souligné l’armée chinoise. Une apparente allusion aux manœuvres menées actuellement par les Philippines avec leurs alliés occidentaux. De leur côté, les actuelles manœuvres impliquant Philippines, Etats-Unis, Australie et Canada se déroulent en mer de Chine méridionale, a déclaré mercredi à l’Agence France-Presse (AFP) un porte-parole de l’armée philippine, sans plus de précision sur leur localisation exacte. Confrontations verbales et physiques fréquentes Selon un communiqué de la marine américaine, cet exercice conjoint vise à « soutenir » l’émergence d’une « région indo-pacifique libre et ouverte ». Cette expression fréquemment employée par les Etats-Unis désigne, selon eux, une zone Asie-Pacifique qui soit exempte d’influences hégémoniques. Une manière voilée de critiquer la Chine et ses revendications territoriales dans la région. Les confrontations verbales et physiques ont notamment été fréquentes autour de l’atoll Second Thomas (). Des soldats philippins y sont stationnés sur un navire militaire qui a été volontairement échoué par Manille en 1999 pour affirmer ses prétentions de souveraineté. Malgré les tensions, Pékin et Manille ont mené courant juillet des pourparlers et conclu un « arrangement provisoire » pour le réapprovisionnement des troupes philippines sur cet atoll. Depuis l’arrivée au pouvoir en 2022 du président philippin Ferdinand Marcos, Manille affirme plus fermement ses prétentions de souveraineté sur certains récifs disputés, alors que Pékin n’entend pas céder sur ses revendications. En mars 2024, les gardes-côtes philippins ont accusé les forces chinoises d’avoir provoqué des collisions avec deux de leurs bateaux et d’avoir blessé quatre de ses personnels avec des canons à eau. Cette confrontation Chine-Philippines alimente les craintes d’un potentiel conflit qui pourrait entraîner l’intervention de Washington en raison de son traité de défense mutuelle avec Manille. Dans ce contexte, Pékin accuse régulièrement les Etats-Unis de soutenir à dessein les nations qui rivalisent avec elle sur des revendications territoriales afin de contrer sa montée en puissance. Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Mer de Chine : les Philippines face à l’appétit chinois Ajouter à vos sélections Le Monde avec AFP Réutiliser ce contenu
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Author : News7
Publish date : 2024-08-11 19:23:14
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