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Pourquoi les négociations du Nouveau Front populaire pour trouver un Premier ministre n’avancent pas

Source link : https://front-populaire.biz/2024/07/21/pourquoi-les-negociations-du-nouveau-front-populaire-pour-trouver-un-premier-ministre-navancent-pas/

Petit à petit, l’euphorie laisse place aux doutes. Deux semaines après le second tour des législatives qui a vu le Nouveau Front populaire créer la surprise et devenir la première force à l’Assemblée nationale, les dirigeants de gauche ne parviennent toujours pas à se mettre d’accord sur un candidat pour le poste de Premier ministre. Et si les partis continuent d’exprimer leur envie d’unité, le ton monte entre les partenaires, faisant craindre l’hypothèse d’un échec des négociations. On fait le point sur les raisons du blocage.

Parce que LFI et le PS sont dans un rapport de force

En 2022, forts du score de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle La France insoumise avait imposé ses conditions à ses partenaires lors des négociations de la Nupes en se réservant la grande majorité des circonscriptions. Résultat, son groupe à l’Assemblée nationale était, de loin, le plus imposant à gauche.

Sauf qu’entre-temps, les élections européennes sont passées par là et que le score réalisé par la liste de Raphaël Glucksmann a permis aux socialistes de bomber le torse pour les négociations du Nouveau Front populaire. Si LFI a conservé une majorité de circonscriptions, l’équilibre a été un peu rétabli. Surtout, le groupe socialiste a quasiment doublé de taille, passant de 31 à 66 députés, quand celui de LFI stagnait (de 75 à 72 députés).

Ce nouveau rapport de force à gauche n’a pas facilité les négociations puisque chacun des deux camps a essayé d’imposer à l’autre un Premier ministre. D’un côté, La France insoumise a proposé une liste de quatre noms dans laquelle figuraient Jean-Luc Mélenchon mais aussi ses proches comme Manuel Bompard, Mathilde Panot ou Clémence Guetté. De l’autre, le PS a poussé pour la candidature de son premier secrétaire Olivier Faure. Mais aucun des deux partis n’a cédé.

Face à cette situation de blocage, les communistes ont avancé le nom d’Huguette Bello, présidente du conseil régional de La Réunion. Une proposition soutenue par les écologistes et La France insoumise. Mais pas par le PS. Le parti d’Olivier Faure a jugé que son profil ne faisait « pas consensus ». Surtout, Huguette Bello est considérée comme trop proche de Jean-Luc Mélenchon.

Après cet échec et alors que les cadres de La France insoumise commençaient à faire porter la responsabilité du « blocage » des négociations aux socialistes, le PS a joué la carte Laurence Tubiana, ancienne négociatrice à la Cop21 et présidente de la convention citoyenne pour le climat. Un nom de la société civile soutenu par les communistes et les écologistes mais qui a, cette fois, été bloqué par les Insoumis. Manuel Bompard a notamment jugé cette proposition « pas sérieuse », notamment en raison d’une tribune cosignée par Laurence Tubiana dans Le Monde qui appelait à « tendre la main aux autres acteurs du front républicain pour discuter d’un programme d’urgence républicaine ». Dans la foulée, les négociations ont été suspendues pour se concentrer sur la présidence de l’Assemblée nationale.

Parce que le NFP est loin d’avoir une majorité absolue

Les négociations pour Matignon en pause, les quatre partis du Nouveau Front populaire ont consacré les derniers jours à s’organiser pour conquérir les postes clés de l’Assemblée nationale. Tout d’abord, ils se sont mis d’accord pour une candidature commune pour la présidence de l’Assemblée. En choisissant le communiste André Chassaigne, ils ont aussi prouvé qu’ils pouvaient se mettre d’accord sur un nom.

Sauf que le jour du vote, les choses se sont compliquées. Si André Chassaigne est arrivé largement en tête du premier tour, il a ensuite fait les frais de l’alliance entre le camp présidentiel et la Droite républicaine de Laurent Wauquiez. C’est donc Yaël-Braun Pivet qui a été réélue au perchoir avec 220 voix contre 207 pour André Chassaigne et 141 pour le candidat du RN Sébastien Chenu.

Si dans les jours qui ont suivi, la gauche a tout de même réussi à être majoritaire au sein du bureau de l’Assemblée et qu’elle est parvenue à conserver la présidence de la commission des Finances avec l’Insoumis Éric Coquerel, elle a tout de même été battue dans six des huit commissions. Un rappel pour le NFP qu’il est très loin de la majorité absolue (289 députés) et qu’il s’annonce compliqué de gouverner.

Parce qu’il y a des différences stratégiques entre les partis

Face à cet hémicycle divisé, toutes les forces du Nouveau Front populaire n’ont pas la même stratégie. Le soir de second tour, quelques minutes à peine après l’annonce des résultats, Jean-Luc Mélenchon a été le premier à prendre la parole pour la gauche. L’ancien candidat à la présidentielle a affirmé sa volonté de vouloir appliquer « rien que le programme, tout le programme » du NFP. « Aucun subterfuge, arrangement ou combinaison ne serait acceptable », a-t-il aussi prévu.

Un discours qui contraste avec les propos des autres partenaires du NFP. « Je ne dis pas tout le programme, rien que le programme. Dire ça, c’est parler comme quelqu’un qui a la majorité absolue et qui se fera balayer d’un revers de main à l’Assemblée nationale », a notamment répondu Fabien Roussel sur BFMTV.

Quelle issue alors ? Depuis plusieurs jours, des voix s’élèvent notamment chez les socialistes pour demander un vote des députés du NFP pour choisir un Premier ministre « au plus tard mardi 23 juillet ». Jean-Luc Mélenchon a, lui, répondu, dénonçant des méthodes « brutales ».

Mais plus qu’une question de méthode, l’absence d’accord cache en réalité une vraie différence stratégique. D’un côté, les socialistes, communistes et écologistes qui soutiennent toujours le programme du Nouveau Front populaire mais considèrent qu’il faudra forcément s’adapter à la situation au Parlement et trouver des majorités.

D’un côté, La France insoumise ne veut faire aucun compromis sur le programme du Nouveau Front populaire. « Il n’y a pas d’élargissement possible, il faut donc y aller franchement », résume Jean-Luc Mélenchon. Quitte à se faire battre, que le programme ne soit jamais appliqué voire que le gouvernement du NFP soit censuré.

Faire des compromis pour changer les choses maintenant ou mourir avec ses idées et se préparer à la prochaine présidentielle, au-delà d’une question de personne, c’est la stratégie que la gauche n’arrive pas à trancher.

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Publish date : 2024-07-21 08:12:49

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Author : Front Populaire

Publish date : 2024-07-21 08:20:11

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